Nous étions dix de l’AMAP de la Choisille et un de l’AMAP « Au fil du Long » à visiter la ferme samedi matin 27 Juillet 2024 avec des conditions météorologiques humides.
La ferme est gérée par Christine Métrard.

L’exploitation s’étend sur 15 ha et ses deux principales activités sont le maraîchage et la production d’œufs, ce qui, en l’occurrence, nous intéresse. Elle accueille également l’AMAPP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne de Proximité) de Langeais principalement l’été pour la distribution. Le reste de l’année la distribution se fait dans une salle à Langeais.
Après nous avoir accueillis avec un café ou jus de fruit, Christine commence à nous parler de son élevage de poules et les questions fusent.

Combien de poules ?

250 ! Ce sont toutes des poules rousses que l’on appelle de souche et non de race. Elles sont hybrides et sont faites pour la ponte. Ce sont d’excellentes pondeuses. C’est la seule sorte qu’elle puisse obtenir car les fournisseurs ne s’encombrent généralement pas avec de si petites commandes ; ils ont plutôt l’habitude de travailler avec des élevages allant jusqu’à 4000 poules !
De plus la filière doit être bio dès le départ. Elle nous explique aussi que le « scandale » des poussins broyés n’existe plus car le sexage se fait dans l’œuf et permet de n’avoir que des femelles.
Les petites poules rousses ne picotent pas sur un mur mais sont nourries avec un mélange d’aliments riches en oméga 3, et aussi avec les déchets verts issus du maraîchage, ainsi que du picotement libre au plein air (herbe, vers de terre pour les protéines). Elles mangent chacune 150g de grains par jour.

Combien d’œufs par jour ?

Chaque poule pond normalement un œuf par jour ce qui n’est pas toujours juste. La récolte est d’environ 210 à 220 œufs par jour pour 250 poules.
Les œufs sont vendus principalement dans les Amap et pour faire la jonction dans un magasin de producteurs : le Biocal à la Chapelle-aux-Naux. L’été c’est un peu plus compliqué car les gens partent en vacances mais Christine arrive à écouler son surplus grâce à un des boulangers de Langeais qui est aussi amapien.

Les œufs

Ils sont considérés extra frais pendant 9 jours, c’est là que l’on peut les consommer à la coque ; les œufs peuvent généralement se consommer jusqu’à 28 jours.
On voit qu’un œuf est frais lorsque le blanc colle au jaune lorsqu’on le casse ; si le jaune éclate il ne faut pas le consommer.

Combien de temps les poules sont-elles « rentables » ?

Entre dix mois et un an. Autrement dit, Christine remplace son lot de poules une fois par an.
Que deviennent les poules remplacées ? Elles sont vendues vivantes pour la quasi-totalité à des particuliers pour leur jardin et souvent elle n’en a pas assez ! Ces poules, malgré leur exclusion, continuent à pondre encore pendant un certain temps ce qui satisfait leurs nouveaux propriétaires. L’histoire ne dit pas ce qu’elles deviennent quand elles ne pondent plus !

Où sont-elles logées ?

Elles ont un grand espace enherbé sur lequel elles ont à disposition un grand poulailler couvert où elles peuvent se mettre à l’abri, et où elles sont rentrées le soir. A l’intérieur elles disposent d’un pondoir où les œufs sont ramassés tous les après-midi, et d’un perchoir. Pour éviter qu’elles ne se perchent au-dessus du pondoir, Christine tend une bâche tous les soirs entre le pondoir et leur perchoir, bâche qu’il faut retirer tous les matins. Le poulailler sert aussi à stocker les grains.
Il n’y a pratiquement pas d’attaque de renards ; une fois 30 poules ont disparu !
Pour éviter qu’elles ne piétinent toujours au même endroit, le poulailler est mobile. Un système astucieux permet de le déplacer sur roulettes. La rotation se fait sur 3 parcelles de terrain. Une fois le poulailler déplacé, le terrain mis à nu est utilisé directement pour la plantation de légumes et les déjections laissées sur le terrain servent d’engrais ; Christine a même pu constater que les poireaux plantés après le passage des poules n’avaient pas le ver du poireau. Elle est quand même prudente avant d’en tirer une conclusion hâtive.
Les déjections des poules sont récoltées régulièrement et servent en partie d’engrais pour le maraîchage. Rien ne se perd !

La grippe aviaire

Les normes seraient que les poules soient enfermées lors du passage des oiseaux migrateurs mais le confinement n’est pas non plus une solution, on voit ce que cela donne sur les élevages de canards dans les Landes ! Un filet de protection peut être une solution ; c’est assez difficile à gérer. Chez Christine les poules ont été enfermées pendant une période où il y avait effectivement un foyer de possible contamination à proximité.
Sans risque connu les poules restent dehors.

La livraison des œufs

Elle livrera tous les 15 jours ; si la commande est assez importante elle pourrait envisager de nous livrer directement sinon on pourrait s’arranger avec l’Amap de Fondettes et Pascale se propose pour aller chercher les œufs à Fondettes.
La demi-douzaine coûtera 2,50€.

Les projets de la ferme

Pour l’instant, sa principale activité en dehors des poules est le maraîchage ; elle a aussi mis en place une planche de 5000 fraisiers qui malheureusement pour l’instant n’ont pas donné la récolte escomptée, soit à cause des chevreuils qui se sont régalés de 2000 pieds (elle a mis une clôture maintenant) soit à cause de la météo catastrophique de ce printemps.
Elle prévoit de planter une douzaine d’actinidiers (arbres à kiwi) qui donneront dans trois ans. Les poteaux sont déjà en place.
Son mari a prévu de rejoindre la ferme pour faire de l’élevage de bovins en plus d’une vingtaine de brebis actuellement sur place.

Conclusion

Visite très intéressante ; Christine est une personne dynamique et organisée, courageuse et volontaire ; nous serons très heureux de pouvoir profiter des œufs de ses poules.