Saint-Ouen-les-Vignes, dimanche 14 octobre 2018: une bien belle journée passée à La Corbinière, sur l'exploitation d'Agnès Le Douairon.
Agnès avait ouvert les portes de sa bergerie à sa famille, à ses amis, aux amapiens et autres personnes friandes de ses produits sur les marchés de Blois et d'Amboise. Et nous, nous avons profité pleinement de la nature aux couleurs d'automne, de la campagne et des forêts environnantes, des bêtes, mais aussi des explications données avec brio par Agnès.
Ce n'est pas sa première exploitation, mais après une expérience dans les Pays de la Loire, Agnès a fait le choix il y a trois ans de se rapprocher de son pays natal et de sa famille. Elle a fait aussi le choix d'élever des brebis. Son élevage est actuellement en conversion bio. Malheureusement, les deux premières années ont été bien difficiles. Les premières bêtes ne se sont pas acclimatées, et une grande partie d'entre elles sont tombées malades. Forte mortalité, recours à la vaccination, on était loin du bio, pas facile pour le moral... La production laitière était bien en-dessous du nécessaire. Agnès a dû racheter des brebis par deux fois, les difficultés étaient aussi financières.
Heureusement cette année - la troisième - s'est bien passée! Il y a eu un assainissement du troupeau de façon naturelle. Agnès espère faire encore une bonne année en 2019 pour prouver aux banques que le projet est viable. À l'écouter parler, on a fort envie qu'il se pérennise! Ce qui pourrait le consolider serait de trouver des terres supplémentaires, mais l'accès au foncier est aussi une difficulté pour les jeunes paysans. Car les quatre-vingt brebis et la dizaine de chèvres sont un peu à l'étroit pour l'instant. De plus, l'apport nutritif en protéagineux est parfois compliqué. Les premiers essais de culture de lupin, plante riche en protéine, n'ont pas été concluants pour l'instant. À terme, une voie d'amélioration sera de proposer aux brebis des parcs plus petits, permettant un pâturage tournant, et clôturés d'arbustes fourragers.
Après un repas pris en commun à la ferme, ce fut le temps de la transhumance. Tout un "troupeau" d'humains a accompagné Agnès et Aurélien, son conjoint, au Vigneau, une prairie dans laquelle nous attendaient les brebis. Mika, jeune chien de bergère qui doit encore faire ses preuves, était là aussi... Seules trente brebis (les "pleines") nous ont ramenés au point de départ, à travers bois! Elles vont mettre bas dans un mois environ. La montée de lait se fera par la tétée de l'agneau. Et dès janvier, deux traites par jour permettront de fabriquer de délicieux fromages et yaourts, à n'en pas douter! Agnès est aidée d'Aurélien et de leurs parents, mais les journées commencent à 6 heures le matin et se terminent souvent vers 20 heures. À méditer lors de la prochaine dégustation!